/ SAN-FIERRO

I wanna be a firefighter

San Fierro Fire Department, 08 h 47

Me voici en compagnie d’Edward Rooney et James Peterson, deux vétérans du SFFD. Salut les gars ! J’ai hâte de vous accompagner en mission !

James Peterson : Hi ! Don’t worry dude, il est encore tôt, aucune alerte pour l’instant.

Edward Rooney : Oui, c’est encore la… période creuse des incendies, disons. Mais la journée sera rude, I guess.

Très bien ! Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs en quoi consiste votre travail ?

ER : Ma foi, notre travail est d’assurer la sécurité des citoyens de San Fierro.

JP : That’s true. Nous sommes là pour régler toutes sortes de situations périlleuses. Incendies, carambolages, personnes âgées en détresse, chats coincés en haut d’arbres, tel est notre quotidien.

C’est très noble de votre part. D’autant que les risques encourus sont grands.

ER : Oh, nous sommes des hommes d’action ! Nous frôlons la mort à chaque instant, certes, mais c’est pour la bonne cause ! Et le danger ne nous effraie pas outre mesure. Pour tenir le coup, il y a le réconfort apporté par nos tendres épouses, et l’alcool !

JP : Ed, ta femme t’a quitté le mois dernier, et…

ER : _Holy shit _! Une urgence ! Un véhicule en feu, à Calton Heights ! C’mon, move your ass !

Calton Heights, 09 h 12

Impressionnant ! Je suis à bord du Firetruck de James et Edward, Nous arrivons à Calton Heights. Il s’agit d’un taxi enflammé, abandonné au milieu de la route. Il bloque la circulation, empêchant d’avancer les automobilistes qui lui klaxonnent dessus depuis un quart d’heure.

JP : Oui, nous allons nous en occuper de suite. Notre camion dispose d’un jet d’eau. Nous allons éteindre cet incendie depuis le Firetruck et repartir.

Vous comptez laisser la voiture ici, sans porter secours aux éventuelles victimes ?

ER : C’est que nous avons déjà d’autres urgences aux quatre coins de la ville. Il nous faut agir vite, pour remplir le quota.

Le quota ?

JP : Oui, devant la recrudescence d’accidents, le SFFD a mis en place ce système : chaque camion doit éteindre un nombre donné d’incendies chaque jour. Le central nous confie un nombre croissant de missions à remplir. Si nous n’arrivons pas sur les lieux du sinistre dans les temps, c’en est fini de notre paie.

C’est un système fort bien pensé pour sauver plus de citoyens, mais vous ne vous sentez pas trop sollicités ?

ER : Ah, ça… Il est difficile de suivre le rythme, mais après tout, nous sommes les chevaliers au grand cœur des temps modernes…

JP : Et on peut gagner un max’ de thune !

ER : Yeah !

JP : De toute façon, il n’y avait personne à secourir. La consigne est très claire pour les citoyens : en cas d’incendie, ils doivent rester dans leur véhicule jusqu’à notre arrivée. Là, ils peuvent sortir en hurlant et en gesticulant. C’est à ce moment précis que nous les arrosons, toujours depuis notre Firetruck. Si personne ne sort d’une voiture, c’est qu’elle est vide, nous suivons la procédure.

ER : Nous avons toujours fait comme ça, et ça marche… D’ailleurs les automobilistes nous le rendent bien. Ils sont très compréhensifs. Regardez, j’enclenche la sirène, et ils n’hésitent pas à s’écarter pour nous laisser passer. La majorité n’hésitent pas à renverser des piétons, ou à se jeter littéralement à l’eau, pour nous ! C’est très gratifiant, cela nous facilite grandement la tache et surtout c’est vraiment marrant.

Mount Chiliad, 15 h 31

JP : Nous arrivons sur les lieux du prochain incendie. C’est sur l’autoroute à l’ouest du Mt. Chiliad… Opération délicate…

Vraiment ?

JP : Oui, comme vous pouvez le constater, lorsque nous éteignons un feu, la plupart du temps les passagers sortent en courant, et il nous faut les arroser copieusement. Tout être humain enflammé éprouve l’irrésistible besoin de courir. C’est psychologique. Maintenant, ces gens là ont deux choix : soit ils foncent vers l’autoroute où ils risquent d’être écrasés, soit ils escaladent le flanc ouest de la montagne. C’est ce qu’ils font le plus souvent, et nous ne pouvons rien faire pour les sauver.

ER : Ouais, ces abrutis nous gâchent toute une journée de travail en nous privant d’une juste rémunération.

JP : Ed, il sort ! Vite, le jet d’eau ! Bullshit ! Il va nous échapper !

ER : Yeah ! Je l’ai dans l’viseur ! You’re mine, asshole ! Je m’approche un peu et…

JP : Wait ! Stop ! Tu vas le…

ER : Lui rouler dessus ? Ouch… Trop tard. Le central laissera pas passer ça !

JP : Ouais… On remballe. Shit, on ne sera pas payés aujourd’hui, mais avec un peu de chance on rentrera à temps pour la retransmission du match Rimmers/Mambas.

Vous n’allez pas sauver l’autre victime ?

ER : No way! Il ne redescendra pas, il est foutu. Quoique, on dirait qu’il commence à pleuvoir. Arf, avec un peu de chance il pourra s’en sortir. Bon merci pour votre visite, ami journaliste mais on doit remonter sur San Fierro. On vous laisse ici, Los Santos est dans l’autre sens.

Les pieds dans la boue et sous une pluie torrentielle, je regarde s’éloigner le camion. A son bord, deux hommes qui ont dit non à la fatalité et à la misère. De véritables héros. Quelle dommage que notre périple se soit achevé si tôt ! J’avais encore tant à apprendre… Tout de même, ils auraient pu me ramener en ville. Bah, marcher sous la pluie entretient la santé. Aa… aaa… aaATCHA !

It’s such a long way home…