/ LOS-SANTOS

24 heures avec un vendeur d'armes

Je me suis immiscé pendant 24 heures dans la vie de Ruppert Hills, vendeur au Ammu-Nation dans le centre de Los Santos. Un métier qui n’est pas de tout repos…

5H30 : Je suis obligé de me lever tôt, pour être à l’heure au rendez-vous. En effet, Ruppert Hills, qui tient le grand Ammu-Nation de Los Santos, ouvre son magasin, dès cinq heures et demie. Cela commence par une inspection de tout le matériel, puis vient la mise en route du stand de tir. Enfin, Mr Hills déverrouille la caisse et la journée peut commencer.

7H : Une foule incroyable de clients est déjà passée. Je ne pensais pas que les gens avaient besoin d’armes si tôt. Ruppert reconnaît qu’il gagne bien sa vie mais il nous concède volontiers que cela l’ennuie profondément de voir des gens de tout âges et surtout des jeunes, pouvant se servir comme bon leur semble de tous types d’armes. Selon lui, la hausse de la violence est dû au fait que le port d’arme n’est pas réglementé. D’ailleurs, notre gouverneur préféré a trouvé une occasion de nous faire rire un bon coup, en annonçant dans la presse il y a quelque jours, qu’il allait faire tout son possible “pour corriger les erreurs et la mauvaise voie dans laquelle notre État s’est engagé, en prenant des mesures radicales, commençant par une restriction très sévère des armes à feu, et des contrôles de police de plus en plus nombreux.”

9H : A ma grande surprise, je vois entrer un motard de la police de Los Santos dans le magasin. Alors que je me disais que les consignes étaient apparemment respectées et que le représentant de l’ordre public allait sans doute rester avec nous quelques minutes pour un contrôle de routine, mes illusions s’estompèrent vite quand il nous demanda un nouveau Desert Eagle, le sien ayant été volé par un délinquant. Il repartit aussitôt et dût se servir de son nouveau revolver rapidement, puisqu’un homme s’enfuyait avec la moto de notre client.

11H : Un garçon vraiment très jeune entre dans la boutique et demande une Aka et une M4. Ruppert Hills refuse gentiment, en lui expliquant qu’il ne peut lui céder de telles armes étant donné son jeune âge. Je fus agréablement surpris par cette réponse, moi qui pensais que les vendeurs ne se souciaient certainement pas de ce genre de choses.

Seulement, le jeune homme prend la mouche et se met à nous menacer avec un silencieux. Heureusement Mr Hills est visiblement habitué à des réactions de ce type et le fait fuir avec ses armes de poing.

12H30 : C’est l’heure de la pause déjeuner. Pas question, toutefois, de quitter le magasin. Il faut manger son sandwich sur place et servir les clients. Pendant ce temps, le stand de tir commence à se remplir progressivement. Il est vrai que dans la matinée il avait été boudé, mais c’est l’après-midi, selon le vendeur, que le stand est le plus apprécié.

14H : Il est quatorze heures et j’ai déjà vu passer devant mes yeux trois fois mon salaire mensuel ! L’industrie de l’arme est vraiment une affaire qui tourne. De plus, ce sont toujours des clients différents : il n’y a pas que les membres de gang, les délinquants, les policiers, les chauffeurs de taxis -pour se protéger- qui viennent acheter des armes. On peut voir des personnes âgées, des femmes, des riches, etc …

Ruppert me montre une femme d’approximativement 40 ans, de bonne famille, s’entraînant au stand. Il m’explique :

Aujourd’hui, tout le monde est obligé de posséder une arme, déjà rien que pour se défendre.

17H : La journée est bientôt terminée. On laisse sortir les dernières personnes encore dans le stand puis Ruppert Hills le ferme et l’éteint.

Il contrôle et s’occupe des formalités finales, sert les clients tardifs puis verrouille la caisse. C’est à ce moment là que trois malfrats encagoulés pénètrent dans la boutique, pistolets mitrailleurs à la main, menaçant de nous tuer si l’on ne leur remet pas la caisse. Fort heureusement, le magasin est surveillé 24H sur 24 par une caméra branchée directement au commissariat ce qui évite de devoir presser le bouton d’alarme et donc de risquer sa vie. Et quatre minutes après, Ruppert ayant gagné le plus de temps possible, les trois hommes sortent encerclés par la policiers arrivés rapidement sur les lieux. Ils seront arrêtés bien vite, sans opposer de résistance. C’est la troisième fois depuis le début du mois que Mr Hills se fait attaquer de la sorte. Pour lui c’est la routine, alors que moi, j’ai eu la frayeur de ma vie, maudissant notre rédacteur en chef de m’avoir envoyé sur ce coup, lui qui me disait que ce serait une journée de travail tranquille.

18H : Enfin il est l’heure de rentrer chez soi ! Je suis satisfait de devoir laisser Ruppert et son Ammu-Nation. Je suis impressionné du courage qu’il faut pour travailler ici, quant à moi, je jure solennellement que jamais je n’irai m’engager dans ce job.