/ LOS-SANTOS

Le cadavre n'était pas mort

Souvenez-vous, 1er juin 2006, un corps criblé de balles est retrouvé dans un canal de Los Santos, le cadavre est rapidement identifié comme celui de Biorn, reporter au Liberty Tree.

La mort brutale et soudaine d’un de leurs collègues plonge la rédaction dans le deuil et la colère, l’Amérique perd l’un de ses plus prestigieux ambassadeurs, un homme dont la jeunesse et la vigueur ont été cruellement arrachées de 47 balles, ce n’était pas seulement la mort d’un ami, d’un collègue, d’un vrai patriote, c’était l’attentat honteux fait à la jeunesse par la cupidité et la folie des hommes.

Cet assassinat n’avait pas eu de suites : les meurtriers n’ayant jamais été retrouvés, Biorn se contentait de reposer au « Panthéon des hommes morts avant d’avoir fait leurs preuves ».

Passé le temps des larmes et des questions, l’affaire ne devient plus qu’un lointain souvenir douloureux dont l’émotion est telle que l’on ose plus jamais l’évoquer.

Mais mercredi soir, un rebondissement inattendu et imprévisible remet la lumière sur cette tragédie. En effet, c’est avec stupeur que plusieurs témoins ont vu Biorn à l’aéroport international de Los Santos, descendant d’un avion en provenance de Vice City, c’est un homme que le temps a légèrement altéré, les yeux légèrement creusés, le poil plus dru et le visage marqué par plusieurs années de consommation de cocaïne et de Cherenkov. Mais le regard toujours aussi vif, la physionomie toujours jeune et l’élégance décontractée toujours intacte.

Mais alors, est-il revenu d’entre les morts ? Pourtant incinéré, il ne devrait rien subsister de la dépouille terrestre de Biorn, serait-il possible qu’il ait trouvé dans l’au-délà le secret de la résurrection et soit revenu accomplir son oeuvre sur Terre ?

Il n’en est rien, la vérité est toute autre, pour mieux comprendre les tenants de ce retour chez les vivants, nous avons donc interrogé celui qui défraie la chronique :

(Étant moi-même Biorn et écrivant donc un article sur ma propre personne, je me suis interviewé moi-même en me posant les questions face à un miroir et en y répondant avec la plus grande impartialité possible, en vrai professionnel.)

Liberty Tree : Biorn, vous avez disparu il y a maintenant 7 ans, sans donner le moindre signe de vie, comment expliquez-vous votre disparition et qu’avez-vous fait durant tout ce temps?

Biorn : Hé bien c’est très simple, quand je suis arrivé à Los Santos en 2004 afin de colorer mon teint de peau blafard, je me suis très vite lié d’amitié avec des négr… des gens peu recommandables des quartiers populaires, j’ai donc rapidement découvert ma passion pour ce végétal feuillu et fort odorant que les nég… locaux apprécient consommer sous diverses formes, et de fil en aiguille, je vous passe les détails, cultures illégales etc., j’en suis assez rapidement venu à apprécier les putes importées de pays du tiers-monde, et comme j’aime rendre service, j’ai accepté à plusieurs reprises « d’héberger » quelques unes de ces travailleuses honnêtes dans mon appartement, cependant, la brigade des mœurs m’a vite épinglé et c’est un beau matin de mai 2006 que j’ai été réveillé par ma propre arrestation suivie d’un passage à tabac selon les égards dû à mon rang de journaliste. Ayant le choix entre prendre 20 ans pour trafic d’êtres humains ou témoigner contre mes amis friands de plaisirs charnels, j’ai pas été con et j’ai balancé tout le monde, même les fumeurs de ganja, même s’ils avaient rien à voir avec les putes.

Afin de pouvoir faire face à un grand nombre d’inimitiés conséquentes à mes révélations, l’état m’a alors gentiment proposé de bénéficier du programme de protection des témoins, j’ai donc refait ma vie à Vice City.

Liberty Tree : Pourquoi être revenu ?

Biorn : Toutes les personnes susceptibles de m’en vouloir ont soit fini en prison, soit été tuées en prison, soit été tuées dans la rue, il n’y a donc plus personne pour m’en vouloir, et puis Vice City, c’est plus ce que c’était, avant les flics acceptaient les pots de vin, mais maintenant qu’ils ont été remplacés par des goys, c’est devenu impossible de s’arranger quand vous gardez de la coke dans votre coffre pour vos amis !

Liberty Tree : Mais… comment expliquez vous la présence de votre dépouille criblée de balles dans une berline abandonnée dans un canal ?

Biorn : Alors ça c’est le plus drôle ! J’ai aucune idée de qui est le type retrouvé mort dans ma caisse (rires), d’après les flics c’est un type qui a braqué ma caisse, et qui s’est fait tomber dessus par des mecs d’un gang rival, le pauvre homme a pris tellement de chtards dans la carcasse qu’il aurait fallu faire des tests ADN pour l’identifier, mais comme c’est de la paperasse et que c’est le contribuable qui paye, on a préféré dire qu’en fait c’était moi, ça réglait plein de soucis et me donnait une meilleure couverture pour ma nouvelle identité.

Liberty Tree : On ne sait donc pas qui a été retrouvé mort dans votre véhicule ?

Biorn : Baaaaah… Non. De toute façon, j’ai vu les photos et vu l’état du bonhomme, si ce type avait une famille, par respect pour elle il valait mieux pas qu’on l’identifie. Et puis après tout, il a braqué ma caisse, alors il aurait bien fini par tomber par inadvertance dans un trou dans la forêt et se retrouver enseveli accidentellement.

Le véhicule de Biorn tel qu'il avait été retrouvé.

Le retour de Biorn dans les locaux du Liberty Tree était l’événement de la journée, les uns ravis, les autres euphoriques, Nelson, un de nos estimés confrères a bien voulu répondre à nos questions :

Nelson : Te savoir en vie, Biorn, remonte plein de souvenirs… Les heures passées à vider ton bureau, c’était un véritable dépotoir. Puis je croyais vraiment avoir refroidi le bon gus, enfin je veux dire, je croyais vraiment que le LSPD avait identifié le cadavre comme étant le tien. C’est un triste jour pour la science et les identifications ADN. Me regarde pas comme ça, j’ai un alibi !

L’entretien n’est pas allé plus loin, Nelson, pâle, tremblant et visiblement anxieux - certainement abasourdi par une si bonne nouvelle, s’est soudainement rué vers la corbeille afin d’y restituer le chili con carne qui avait constitué son repas de midi.

De retour à Los Santos, « bak in da tauwn », pour reprendre les propos de M. Biorn, ce dernier a confié qu’il allait reprendre sa carrière de journaliste en utilisant le même nom qu’il a utilisé ces 7 dernières années : Satyr.

Et c’est ainsi que s’achève l’épopée terrible et mystérieuse de l’affaire Biorn : de la drogue, des putes, des flingues et un mort, les ingrédients de base d’une anecdote typique de Los Santos, mais une conclusion unique…