La LS Aeronautic Exhibition perturbée par un enfant de dix ans

Nous sommes aujourd'hui le 9 Avril 2014, date tant attendue par les amateurs d'aéronefs en tous genres qui affluent actuellement au LS International Airport depuis les quatre coins de Blaine County. En effet, depuis ce matin 7h, la célébrissime Los Santos Aeronautic Exhibition ouvre sa quatorzième édition à tous les curieux et autres passionnés, et ce au travers de la centaine d'appareils volant plus ou moins identifiés qui encombrent aujourd'hui et jusqu'à la fin du week-end les pistes de l'aéroport.
Malgré mon retrait professionnel, l'envie est trop forte pour résister à pareil événement, où l'on peut toujours être sûr d'être le témoin de couacs mémorables. Je ne sais pas si vous vous souvenez de l'édition de 2003, quand ce voltigeur avait empalé son avion sur l'antenne parabolique au sommet de la tour de contrôle et s'était retrouvé bloqué plusieurs heures, avant que les pompiers réussissent à le faire descendre ? Mais si, vous avez forcément vu les photos où il vomissait dans son cockpit parce qu'il avait le vertige. Un peu con pour un pilote de voltige, non ? Haha, bon, revenons à nos moutons.
Je me présente donc peu après l'ouverture, dictaphone et appareil photo prêts à dégainer, et commence à déambuler entre les mécanos couverts de cambouis et les groupes de fangirls qui suivent les pompiers autour de leurs canadairs en gloussant comme des oies. Il y a vraiment de tout, les modèles vont du petit avion de tourisme au transporteur militaire, en passant par les hélicoptères de tous poils et les avions de ligne déjà présents à l'aéroport.
Rien de bien passionnant, quoi. La patrouille militaire de Blaine County présente un petit numéro de vol synchronisé suivi d'une ribambelle de parachutistes du club local qui s'essayent à dessiner une rosace dans le ciel. Je lèverai tout juste le pouce pour celui qui a mal géré sa trajectoire et s'est magnifiquement planté contre la voiture d'un VIP avant d'être plaqué au sol par le service de sécurité. Sinon tout se passe comme d'habitude : des vieillards tremblotants racontent comment ils ont abattu quatre appareils de la Luftwaffe dans un dog-fight en 1943 (alors qu'ils venaient en réalité d'avoir onze ans à ce moment-là), des milliardaires se toisent pour déterminer qui a la plus grosse(1), et des adolescents braillent à qui veut l'entendre que c'est trop simple de conduire un avion, si si wesh.
Mais la véritable attraction de l'édition de cette année est et reste bien évidemment le Santa 'Murica-1991, le super-transporteur ultra-lourd mis en service au début de l'année et dont l'arrivée depuis Boston est imminente.
En effet, alors que l'heure approche, un gong retentit quelque part dans l'exposition et chacun se détache des appareils avant de diriger son regard vers les cieux.
Seul le vent souffle, mais il semble enfler peu à peu, comme le grondement d'un fauve en chasse, ou comme le gargouillement sexy de votre baignoire quand vous la videz (c'est tout de suite moins épique, hum ?) Ce grondement mue peu à peu en rugissement lorsque, tel le chariot d'Apollon, le monstre d'acier déchire les nuages du ciel de Los Santos.
L'extrémité de son aile gigantesque frôle la tour de contrôle alors que le mastodonte approche dangereusement du tarmac. L'assemblée retient son souffle tandis que les pneus hurlent au contact du bitume. En quelques dizaines de seconde, l'avion s'immobilise au milieu de la piste sous le tonnerre d'applaudissement de la foule qui n'a visiblement pas compris que c'était juste un atterrissage dans des conditions météorologiques optimales. Mais bon, c'est gros, ça impressionne la ménagère, donc ça s'applaudit. Il est maintenant temps de s'intéresser au clou de cette exposition d'un peu plus près, en compagnie de la foule qui se presse désormais autour de la bête.
J'en ai vu des avions dans ma vie, mais celui-ci est plutôt mignon, il faut l'avouer. Au premier coup d’œil, on sait qu'il est américain : obèse, bien trop lourd pour être pratique, parfait pour compenser un joli complexe phallique. Exactement le genre de bestiau que n'importe quel texan aimerait mettre au fond de son jardin pour impressionner son voisin, s'en jamais s'en servir pour autant.
Il est quand même énorme. Son envergure et sa longueur écrasent littéralement les 747 alignés le long des terminaux. Ses huit réacteurs brouillent toujours l'atmosphère de leur air brûlant, alors même qu'ils sont maintenant coupés depuis quelques minutes.
Un vieux larsen suivi d'un toussotement hésitant rappelle à tous que la municipalité tient à faire son petit speech libéro-capitaliste sur comment qu'il est gros le n'avion, blablabla, fierté de la nation, symbole de notre économie, etc. Le seul truc à peu près rigolo dans l'affaire, c'est que l'invité prévu, à savoir Jock Cranley, un ancien cascadeur candidat aux élections de gouverneur de l'état de San Andreas, a un empêchement depuis quelques semaines (une simple inculpation pour meurtre, trois fois rien) ce qui a entraîné une modification du calendrier au profit de Sue Murry, sa concurrente victorieuse qui fait ici sa toute première sortie dans un événement public. Sauf que les organisateurs de l'expo n'ont même pas pensé à adapter le discours à Madame la gouverneur, et on voit qu'elle ne sait absolument pas de quoi elle parle. Franchement, c'est une institutrice retraitée, pas une politicienne et encore moins une ingénieure aéronautique. Elle bute sur les mots, marmonne les termes techniques dans sa moustache mal épilée (ça le fait assez mal sur l'écran géant installé pour l'occasion) et garde les yeux sur son texte.
Ah, ça devient déjà plus intéressant, Stanley Lowbutt le concepteur de l'avion et PDG de 'Murica Airlines est là. Je lance le dictaphone.
Merci Sue, merci beaucoup !
Stanley Lowbutt : Aujourd'hui, je peux l'affirmer, cet avion est bel et bien l’œuvre de ma vie. Concevoir et construire une merveille pareille a été un challenge et une expérience inoubliable pour tout ceux qui y ont participé, que ce soit moi ou l'un de ces enfants qui ont fabriqué les sièges dans des caves au Niggakistan. Un challenge oui, déjà par par sa taille : le Santa 'Murica est l'avion le plus long, le lus haut, le plus lourd, et à l'envergure la plus gargantuesque qui ait jamais été construit par l'homme ! Oui madame, vous avez bien entendu.
Vous avez sûrement entendu parler de l'Antonov-225, ce « gros » porteur soviétique à peine assez solide pour transporter leur énorme « Petit Papa Noël des Peuples », au nez plus rouge encore que son régime. Les cocos ont toujours affirmé que c'était l'avion le plus large qui existerait jamais, et bien je vous dis non, madame ! Leur avion est comme un vulgaire moineau pris dans les serres de l'aigle américain, un aigle qui se dresse fièrement devant vous aujourd'hui !
Un challenge par sa taille vous disais-je donc, mais un challenge par sa technologie de pointe également, madame ! Savez-vous que cet avion a été conçu pour être pilotable par un tétraplégique ? Tout, des commandes de vol à la chasse d'eau en passant par les sièges massants, est automatisé et peut-être aussi bien effectué manuellement que par une simple commande vocale ! Mieux encore, nous testons dans cet appareil une technologie expérimentale extrêmement prometteuse, encore à l'état de prototype ! Lorsque vous vous installez dans l'un des sièges du cockpit, les milliers de cellules électromagnétiques que nos techniciens ont tissées dans les housses de ces derniers analysent en temps réel votre pression artérielle, vos influx nerveux et les courants électriques qui parcourent votre cortex, retranscrivant toutes ces données en langage informatique avant de les transmettre à l'ordinateur de bord qui effectue les tâches en fonction.
Bien sûr, tout ceci est encore expérimental. Nous pensons qu'il est possible de faire décoller et atterrir le Santa 'Murica par la simple force de l'esprit, mais nous ne pouvons pas, à l'heure actuelle, prendre le risque de crasher le joyau de notre flotte. Tout vient à point à qui sait attendre, comme disaient nos pères fondateurs !
Par ailleurs, je tenais à- quoi ? Qu'y a-t-il Sue ? [La blondasse reprend le micro, le regard affolé]
Sue : Est-ce que quelqu'un a vu Kévin ? (NdR : Kévin est son fils de dix ans, un gosse adorable, du genre de ceux qu'on balance discrètement dans la fosse aux lions pendant la visite du zoo.) Vous savez comment sont les enfants à son âge, tellement dynamiques, bourrés d'énergie ! (elle se force à garder une certaine consistance, mais se tord les mains en tous sens sous l'effet du stress.) Ça fait un quart d'heure qu'il a échappé à sa nounou, et vous savez combien une mère peut être inquiète pour son enfant...
Stanley Lowbutt : Ne vous inquiétez pas Sue, je suis sûr que le service de sécurité va le retrouver en deux temps trois mouvements, il est sûrement parti jouer du côté des avions !
Et comme la solidarité est une valeur bien américaine (à moins que ce ne soit une façon de se faire bien voir de la nouvelle gouverneure ?), l'exposition devient en quelques minutes un « Où est Charlie ? » grandeur nature, où tout le monde(2)* quadrille le tarmac où sont alignés les OVNIs. On regarde sous les ailes, dans les cockpits, on vérifie les soutes, bref, tout le monde est bien occupé. Je suis tout ça d'un œil amusé lorsqu'un détail attire mon regard. Le train avant du Santa 'Murica bouge tout seul. Il pivote de droite à gauche de manière irrégulière. Le temps de me redresser pour m'assurer que je n'ai pas la berlue, je vois les volets latéraux et le gouvernail qui commencent eux aussi à gigoter aléatoirement. Puis une petite tête blonde aux cheveux gominés apparaît à travers la fenêtre du cockpit. Et merde.
Comme des coups de canon, les huit réacteurs démarrent les uns après les autres et crachent leur gazole en fusion alors que le mastodonte s'ébranle lentement. Le vacarme est tel que je n'entends pas ce que beugle Mr.Lowbutt. Il a l'air contrarié. Je ne comprends pas, on a retrouvé le gosse au moins, non ? Bon, d'accord, il est en train de voler un appareil à plusieurs milliards de dollars et va probablement exploser avec avant même de décoller, mais c'est tout de même plus badass que de mourir en s'étouffant avec les épinards sans sel de la cantine scolaire.
Ah, j'ai parlé trop vite on dirait. L'avion se cabre par à-coup et son arrière-train finit par quitter le sol. Le monstre s'éloigne peu à peu et prend de l'altitude en tanguant d'un côté et de l'autre. Ce petiot se débrouille, finalement. Rien qu'à voir l'état dans lequel il a mis Lowbutt me le rend presque sympathique. Il faut dire que c'est la panique en bas. L'ingénieur est en train de s'arracher les cheveux, la mère du bambin s'est évanouie dans les bras de son attaché de presse, et tout le monde court en tout sens comme des poissons rouges paniqués (oui, un poisson rouge ne court pas, je sais.). Les seuls qui ont l'air de savoir ce qu'ils font sont les agents du NOOSE qui surveillaient l'exposition. Il sont en train de beugler des ordres dans leurs talkies-walkies, même si je ne vois pas trop ce qu'ils peuvent faire à part adresser leurs condoléances à la mère du bambin.
Alors que je me dirige vers la piste maintenant déserte pour prendre quelques clichés d'ensemble de l'exposition, un son familier capte mon attention. Un diesel à l'agonie accompagné d'une odeur de brûlé.
Hé, m'sieur Kiki !
Jorge et son tas de rouille préféré. Je ne sais même pas pourquoi je n'ai pas pensé à lui plus tôt. Évidemment que les Sculpteurs de Ciels sortent de leur hangar pour un événement tel que la LS Aeronautic Exhibition. Je ne comprends pas ce qu'il attend de moi, jusqu'à ce que, hilare, il mime un appareil photo. Pas con. Pas con du tout, même. Si l'on arrive à rattraper le terroriste de nouvelle génération et à le photographier avant la fin du spectacle (Quoi, vous croyez vraiment qu'il va réussir à atterrir ?), ce sera au minimum la série de photos de l'année.
J'attrape le casque d'aviateur en cuir que mon vieux compère me lance et monte fissa à l'avant du vieux biplan qui pétarade d'impatience. Décollage « tout en douceur », comme à l'habitude, j'ai toujours l'impression que la tôle s'arrache de la carlingue au fur et à mesure que l'avion prend de la vitesse avant de s'arracher à la gravité. Il va bien nous falloir une dizaine de minutes pour rattraper le point qui zig-zague à l'horizon. Nous passons au-dessus du centre de Los Santos, le temps de survoler plusieurs hélicoptères de Weazel News qui décollent lentement dans l'espoir d'arriver à temps pour voir l'avion s'écraser.
Alors que le Santa 'Murica commence à se faire plus proche, deux chasseurs militaires nous frôlent à pleine vitesse en se dirigeant droit vers lui, à la façon d'un mauvais remake d'Independance Day. Ils se positionnent de chaque côté du mastodonte et entrent contact avec lui via les fréquences prioritaires à ondes courtes que nous captons également.
Pilote : Ffrrrt-Echo-2 au pilote du Santa 'Murica-1991, je répète, Echo-2 au pilote du Santa 'Murica-1991, veuillez nous suivre jusqu'à Fort Zancudo où vous atterrirez pour votre sécurité et celle de tous. Echo-2, terminé.
Keévin : Bzzt. Krffrrr... Frrr-ça marche là ? Frrrt-VOUS M'ENTENDEZ !? VOUS M'ENTENDEZ !? VOUS VOULEZ QUOI ? MA MÈRE C'EST LA GOUVERNEURE D'ABORD, ELLE A DIT QU'ELLE M'ACHÈTERAIT UN AVION ! C'EST MON AVION, J'FAIS C'QUE J'VEUX !
Pilote : Kévin, c'est ça ? Écoute mon grand, tu ne peux pas rester comme ça, tu vas finir par te blesser et par blesser quelqu'un, sinon pire. Tu dois nous écouter et nous suivre, tout se passera bien si tu nous écoutes, d'accord ?
Kévin : bfFFRRT. KrrrffrRRRrt.
Pilote : On va prendre ça pour un oui, Kévin. Écoute-moi bien, je vais me mettre devant toi, et mon collègue va rester derrière, tu as juste à me suivre pour le moment, tout le monde t'attend sur la piste de Zancudo, ils ont tout préparé pour ton retour, tout va bien se passer si on fait comme ç-BORDEL DE M- !bzzt.
J'ai comme l'intuition que Kévin n'entend pas tout à fait les choses de cette manière. Le Santa 'Murica vient de faire une embardée à la taille de son envergure, manquant de peu de heurter l'un des jets avec son aile et l'obligeant à décrocher en urgence. Évidemment, comme l'avion est vide, la meilleure solution aurait été de l'abattre, mais considérant que celui-ci est possiblement l'appareil le plus coûteux de la planète, que le terroriste qui l'a dérobé est un enfant de dix ans (fils de la gouverneure actuelle accessoirement), et qu'un appareil de cette taille s'écrasant au sol ferait probablement d'énormes dégâts(3), je doute que cette option soit sur le planning de la Blaine County Air Force. Quoiqu'il me semble qu'ils n'auront pas à le faire eux-mêmes : après sa première secousse, le cargo a entamé toute une série de virages et de roulis avec la grâce naturelle d'un cachalot échoué, Kévin ayant visiblement oublié que ce type d'avion n'est pas vraiment taillé pour faire de la voltige. Je doute que la carlingue tienne bien longtemps à ce rythme-là, il n'y a plus qu'à espérer que la chère petite tête blonde de Madame la gouverneure sache se servir d'un parachute.
Tiens, qu'est-ce que je disais ? La tôle hurle en tentant de résister à la pression mais finit par lâcher, de petites plaques recouvrant le fuselage et les ailes se détachent une à une, effeuillant progressivement la fierté de l'Amérique alors qu'elle commence à plonger en direction de l'océan que nous survolons maintenant depuis quelques minutes.
Soumis à des ordres contradictoires (qui peut savoir à quoi est en train de penser un bambin dans un Boeing piloté cognitivement mais totalement hors de contrôle ?) et à un effort trop important, trois des huit moteurs lâchent, ajoutant une fumée noire de mauvais augure au dramatique de la situation. Déséquilibré, le Santa 'Murica entame une vrille de plus en plus rapide. Les chasseurs tentent de rester à son niveau tout en conservant une distance suffisante pour ne risquer aucun accident supplémentaire tandis que les reflets du soleil sur l'eau apparaissent peu à peu, quelques milliers de pieds plus bas.
Pilote : ffrrrt-Kévin ! Kévin, écoute-moi ! Tu dois redresser l'avion ! Tu as vu comment le piloter, tu as juste à penser qu'il vole droit et tout va rentrer dans l'ordre ! Redresse l'avion maintenant ou tu vas t'écraser !
Difficile de dire si le gosse les a entendus ou si le quatrième moteur qui vient de lâcher a rétabli l'équilibre, mais la vrille infernale dans laquelle le monstre était lancé ralentit peu à peu et finit par s'arrêter alors que le nez de l'avion se redresse peu à peu. On a beau ne pas se trouver dans la situation du gamin(4), on ressent l'urgence à travers les frissons et l'adrénaline qui parcourent nos veines à la vitesse de la pensée.
Alors que je prends les paris sur qui sera le plus rapide entre la gravité et le redressement de l'avion, je me rends compte que celui-ci fonce droit sur un voilier. La loi de Murphy, que voulez-vous ? Sur toute la côte de San Andreas, ce doit être le seul bateau à des kilomètres à la ronde, mais non, il faut que le Santa 'Murica pique droit sur lui. Je n'ose même pas imaginer l'état d'esprit du plaisancier qui doit croire que la fin du monde est arrivée.
Non ? Noooon. Ah ben si, j'ai perdu mon pari. Ce petit trou du cul a réussi à replacer son avion à l'horizontale. En arrachant le mât du catamaran au passage, d'accord, mais quand même. Le seul souci désormais tient au fait qu'une masse pareille uniquement soutenue par la moitié de ses moteurs ne pourra pas aller bien loin. Et effectivement, à peine deux cent mètres plus loin, le Santa 'Murica se pose à même l'océan dans une gigantesque gerbe d'écume. Le principal avantage lié à sa taille est que sa contenance devrait lui assurer une flottabilité bien plus importante qu'aux avions de ligne habituels.
Forcés de tourner en rond autour de la carcasse sans pouvoir nous poser, c'est une vingtaine de minutes plus tard que nous voyons la cavalerie arriver : bateaux, hélicoptères, tout y est. Des hommes-grenouilles ouvrent la porte du cargo au chalumeau et disparaissent à l'intérieur quelques secondes avant de ressortir, portant un bambin en larme dans leurs bras. Et il est vivant en plus, mais c'est génial. Je n'aurai même pas à contacter les services nécrologiques pour leur demander les détails de l'autopsie !
D'ici que je fasse développer la pellicule (les photos de ce genre d’événement méritent qu'on prenne le temps de les chouchouter), il n'y a plus qu'à attendre les explications officielles. Qu'invoquera Madame la gouverneure pour excuser sa progéniture infernale ?
Je vois d'ici les unes de demain :
« Le nouveau symbole des USA s'abîme au large de San Andreas » ;
« L'assureur de 'Murica Airlines se suicide » ;
« Le gouvernement dément la théorie du complot alien » ;
« Qui a vu mon pantalon ? ».
Alors, vous choisissez laquelle ?
(1) : La plus grosse envergure, bien sûr. Je sais à quoi vous pensiez. Vous devriez avoir honte.
(2) : Ou presque, je pense aux deux agents du LSPD que j'ai vu se retirer discrètement avec un plateau de beignet piqué sur un stand. Elle est belle notre police, tiens. Quoi ? Moi ? J'analyse la situation via une introspection tout en triant les photos prises depuis le début de la journée. Si ça ne vous suffit pas comme implication dans les recherches pour retrouver un morpion qui ne m'appartient même pas, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
(3) : Pour vous donner un ordre d'idée, imaginez un américain lambda qui arrive sur un trampoline ou qui saute dans une piscine. L'image vous suffit ?
(4) : À savoir un crash imminent susceptible de le pulvériser dans un geyser de jolies lumières et de confettis de tôle, le tout agrémenté d'un bûcher à la taille de la connerie humaine en plein milieu de l'océan.