Inauguration du Monument Andrew Sherman, 70 ans après la pose de la première pierre
Cet article a été écrit dans un contexte spécifique et peut refléter des sensibilités ou des approches qui peuvent ne plus correspondre à celles de son auteur aujourd'hui. Avec le recul, certaines choses ne seraient plus écrites de la même manière aujourd'hui. Ces archives restent néanmoins une trace précieuse d'une époque où créativité et passion guidaient chaque ligne. Merci de le lire avec recul.
Dans la série « La fierté de San Andreas », nous rendons aujourd’hui hommage au bâtisseur du plus grand ouvrage de l’État de San Andreas : le Barrage Sherman.
Hier, le gouverneur de l’État de San Andreas, M. John Sturner, nouvellement réélu, a inauguré le premier monument commémoratif de son nouveau mandat. A ses cotés John Andrew Sherman, petit-fils d’Andrew Shermann, adjoint au maire de San Fiero et délégué à l’environnement, William Smellit, président directeur général du groupe “High Energy”, Peter Thomas, délégué au bureau de contrôle de l’énergie de San Andreas, et Angela Calton, présidente de la commission publique de protection du patrimoine.
Rappelons toutefois que le barrage Sherman a été construit dans les années 1940, débuté en 1935 et achevé en 1950. Sa construction, en l’honneur d’Andrew Sherman, fondateur du Conseil Central des Énergies Renouvelables, a nécessité pas moins de 300 ouvriers, dont 23 sont décédés durant les travaux. C’est d’ailleurs lors de ce chantier que sont nées plusieurs “villes fantômes” que nous connaissons aujourd’hui, construites, à l’époque, pour héberger les centaines d’ouvriers. Même si de récents événements l’ont rendu mondialement et tristement célèbre, même si on raconte que des personnes ont été coulées dans le béton et y sont toujours, cela n’enlève rien à la fierté que nous devons éprouver devant ce chef d’oeuvre de technique.
Jusqu’en 1986, le barrage Sherman fournissait en énergie la quasi totalité de l’État, sous l’autorité de la société “Metronome Fusion” gérait d’une main de fer la sécurité et le rendement de l’édifice. En 1986, le groupe ayant fait faillite, dit-on à cause de son manque d’esprit capitaliste, c’est la multinationale “High Energy” qui reprend les choses en main, avec des méthodes beaucoup plus axées sur le profit, augmentant la production au détriment des contrôles de sécurité. Cette politique productive serait, d’après l’enquête menée par la police, la cause de la rupture du barrage en septembre dernier, qui a fait de nombreuses victimes. Le groupe est aujourd’hui en procès et il semble que ni la présence de son PDG lors de la cérémonie, ni l’appui incroyable du gouvernement décidément trop libéral, ni même l’achèvement des travaux de colmatage des brèches par la société “Pan-Lantic Construction” il y a moins d’une semaine, ne parvienne à calmer les familles des victimes.
C’est donc après une courte cérémonie accompagnée de la fanfare de Fort Carson, que le gouverneur, après un long discours, a inauguré le monument Sherman, en hommage à tous les ouvriers et concepteurs de cette prouesse technologique. Des colombes ont ensuite été lâchées pour rendre hommage aux victimes de la catastrophe du 2 septembre 2005. Enfin, des tirs au fusil symboliques ont été effectués par la garde nationale de Las Venturas, tirs auxquels a succombé une bonne centaine de colombes, sous le regard effaré de John Andrew Sherman, également membre de la ligue de protection des oiseaux.