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On se commande un chinois ce soir ?

Tenpenny

Cet article a été écrit dans un contexte spécifique et peut refléter des sensibilités ou des approches qui peuvent ne plus correspondre à celles de son auteur aujourd'hui. Avec le recul, certaines choses ne seraient plus écrites de la même manière aujourd'hui. Ces archives restent néanmoins une trace précieuse d'une époque où créativité et passion guidaient chaque ligne. Merci de le lire avec recul.

Et alors ? Je croyais qu’on avait le droit de commander des Chinois pour les faire travailler ! C’est pas ça la mondialisation ? Non ? Mais c’est quoi c’bordel ?!

Telles sont les paroles d’Andrew McDowell qu’il a lancé aux policiers qui étaient venus l’arrêter. Mais, que reproche la police de Vice City et toutes les associations luttant pour les droits de l’Homme ? Hé bien, ce patron d’un magasin d’électroménager et de fournitures textiles, fournissant notamment de grandes enseignes comme Zip ou ProLaps a eu la bonne idée de “commander des Chinois” pour aller plus vite.

Au rez-de-chaussée, on vend des lave-linge, au premier, on fabrique du linge. Au rez-de-chaussée, on vend des lave-linge, au premier, on fabrique du linge.

L’affaire commence quand des dockers entendent des bruits dans un container appartenant au cargo “The Portos SH1” amarré depuis maintenant 20 ans et toujours pas déchargé (dû aux grèves interminables du personnel portuaire de Vice City mais aussi parce qu’ils n’ont pas trop envie de se fatiguer). La police prévenue et arrivant une heure plus tard (pause café selon les experts), ils ouvrent l’énorme boîte en fer et découvrent que l’on pouvait commander des hommes par voie maritimes. “Oui, ça m’a fait un choc mais je suis content que l’on puisse commander des personnes. J’en parlerais à ma femme.” nous témoigne un brave docker. Quant aux policiers et autres associations, c’est la première fois que ça arrive dans la ville. Les personnes qui étaient enfermés étaient toutes mortes (20 ans, ça fait long) sauf une qui étaient entrain de dévorer ses petits camarades. Horrifiés de voir un Hannibal Lector dans leur ville, les policiers appellent directement le service psychiatrie et découvrent par la suite en ramassant les cadavres un bon de livraison agrafé au dos d’un mort.

Lorsque les dockers ont soupçonné un container pas clair, ils ont immédiatement appelé la police. Lorsque les dockers ont soupçonné un container pas clair, ils ont immédiatement appelé la police.

Nous n’avons eu aucune difficulté à trouver l’homme qui avait acheté cette marchandise maintenant avariée. Il y avait un bon de livraison agrafé sur un Chink, une facture agrafé sur un autre. On livre de tout maintenant !

Explique un policier qui était sur place. Pire encore, l’homme a avoué au commissariat que ce n’était pas le premier colis qu’il avait commandé mais surtout il a avoué des meurtres, des ouvriers qu’il avait tué puis jeté dans la rade de Vice City. Nous avons demandé à un expert en travail asiatique, Mr. Touboutching de nous donner une réponse à ces crimes :

Liberty Tree : Pourquoi avoir noyé ces ouvriers chinois, selon vous ?

Mr. Touboutching : Un Chinois, c’est comme une pile. Dès qu’il y a plus d’énergie, on jette.

Liberty Tree : Ils font ça en Chine ?

Mr. Touboutching : Non, on ne les jette pas dans l’eau, on les sous-paye. Ils durent plus longtemps comme ça.

Liberty Tree : C’était une bonne solution de les jeter à la mer ?

Mr. Touboutching : C’est l’inconvénient de ne pas payer l’ouvrier : il ne travaille plus et après, il faut les jeter à la poubelle. Personnellement, je les aurais jeté dans une presse hydraulique, en ayant effectué préalablement un cercle d’encens, le tout en dansant avec une patte de poulet dans la main droite et un œuf pourri dans la main gauche.

Liberty Tree : Merci, Mr. Touboutching pour ces précisions.

La police de Vice City draguait encore aujourd’hui les eaux de la ville en se préparant à voir  des corps pris dans le béton ou découpé en morceaux (mais là, ce doit être les requins qui ont dû s’en occuper). Quant à Andrew McDowell, il a été mis en détention provisoire le temps qu’un juge se charge de l’affaire. Selon les spécialistes, il ne devrait s’en sortir qu’avec une peine capitale et si l’avocat se débrouille bien, il sortira dans 81 ans mais cela dépendra du portefeuille de l’accusé…

Les gardes-côtes draguant le littoral. Les gardes-côtes draguant le littoral.