/ LAS-VENTURAS

La chanteuse Djork en garde à vue !

F.Rosenberg

Cet article a été écrit dans un contexte spécifique et peut refléter des sensibilités ou des approches qui peuvent ne plus correspondre à celles de son auteur aujourd'hui. Avec le recul, certaines choses ne seraient plus écrites de la même manière aujourd'hui. Ces archives restent néanmoins une trace précieuse d'une époque où créativité et passion guidaient chaque ligne. Merci de le lire avec recul.

Quand la star boit, les paparazzi trinquent… Par un mystérieux concours de circonstances malheureuses, la chanteuse a passé une partie de la nuit au central de Las Venturas. Chronologie d’une cuite annoncée …

22h, le soleil se dissout dans un ciel d’amarante et aussitôt Las Venturas s’illumine, immergeant ses boulevards dans un océan de lumières artificielles vives et colorées où le rose, le rouge, le bleu, le blanc des néons se mêlent aux lueurs vertes et jaunes des hôtels-casinos.

Las Venturas, ville de lumière qui ne dort jamais Las Venturas, ville de lumière qui ne dort jamais

La chanteuse Jane Boon Djork, mieux connue sous le nom de “Djork” prend place dans le fastueux salon VIP du “Vice”, célèbre night-club tendance et ultra-chic, en compagnie de quelques amis. Le “Vice” est le plus grand night-club de la ville, offrant une surface de 1580m² d’un seul tenant décorée dans les tons rouges, marrons et noirs. Ce club présente de somptueux effets spéciaux : brouillard, pluie, éclairs et coulées de feu jaillissent de façon intermittente au-dessus de la piste de danse. Il se compose également d’un bar, d’une salle consacrée aux spectacles en live, de deux salles de réception avec de gigantesques écrans plasmas ainsi qu’une terrasse extérieure avec piscine chauffée ouverte toute l’année. Le “Vice” dispose également de Function-One, une sono de 100000 watts, la plus forte des Etats-Unis.

Le "Vice" : chic et moderne Le “Vice” : chic et moderne

D’innombrables bouteilles de vodka Sprunk et whisky colas attendant d’être consommées jonchent la table de la star et le champagne coule à flot. Des témoins verront la chanteuse se lever de table à maintes reprises et rejoindre les latrines pour des “repoudrages” de nez .

Il est maintenant minuit et la chanteuse est euphorique au possible et ne fait pas dans la demi-mesure : après avoir chassé ses amis à coup “de pompes”, elle invective les occupants des tables voisines, les injuriant, leur balançant des verres avec pertes et “crachats”, les menaçant verbalement, et adopte un comportement plus que familier à l’encontre du personnel de service masculin, se permettant même de “peloter” en public leurs attributs.

Djork, tu t'es vue quand t'as bu ?0

1h du matin, et après avoir semé le chaos au “Vice”, Djork décide de rejoindre sa suite royale réservée à l’hôtel-casino “The Pink Swan”. A l’extérieur, tandis que le cœur de Las Venturas palpite toujours, une “Lincoln Town Car limousine” d’un blanc flamboyant s’enfonce dans le flot continu des voitures de luxe, le long du Strip qui brille encore de tous ses feux.

Le "Strip" et ses hôtels-casinos mythiques dont le luxueux "Pink Swan" Le “Strip” et ses hôtels-casinos mythiques dont le luxueux “Pink Swan”

La Lincoln roule tant bien que mal sur le Strip du fait que la chanteuse, prise de vomissements intempestifs, fait arrêter plusieurs fois le véhicule afin de pouvoir soulager son estomac. C’est donc la tête penchée par dessus la vitre baissée de la limousine et la gorge secouée de spasmes que Djork poursuit son calvaire en direction du “Pink Swan”. Le grand air fouettant son visage souillé de petites vomissures, Djork reprend peu à peu ses esprits et vient curieusement à remarquer qu’un des deux individus à moto qui suivait d’un peu trop prés la Lincoln limousine la mitraille littéralement armé de son reflex Kanon A-1 monté d’un objectif 85mm. Elle demande au chauffeur de stopper net la limousine, s’empare d’un club de golf qu’elle déniche de sous son propre siège comme s’il y avait été placé volontairement pour des cas de “force majeure” et, alors que la NRG-500 des paparazzi à l’arrière vient de piler, la chanteuse se jette sur l’un deux, cognant la tête de l’infortuné à cinq reprises comme s’il s’agissait d’une balle de golf. Elle s’acharne sur ce malheureux pendant de longues minutes avant que le LVPD n’intervienne et parvienne à la maîtriser.

Des clichés témoignant d'une rare violence. Joli backswing quand même. Des clichés témoignant d’une rare violence. Joli backswing quand même.

Policiers et témoins racontent la métamorphose de la frêle chanteuse en une véritable furie. Pas moins de 5 agents ont été nécessaires pour la contenir et deux d’entre eux gardent de la confrontation de jolies traces de morsures.

Le photographe victime de l’agression sera évacué vers l’hôpital et s’en tirera avec une trentaine de points de suture et une dent cassée.

Placée en garde à vue, Djork sera libérée après paiement de sa caution et intervention de maître Ken R.(que je ne cite pas volontairement par souci d’éthique journalistique étant donné mon lien de parenté avec lui), l’avocat des stars. Celui-ci, à la presse venue en nombre devant le poste de police, alléguera le “surmenage” de sa cliente “en rapport avec la série de concerts éprouvante qui a succédé à la promotion de son dernier album disponible chez tous les bons disquaires et centres commerciaux de San Andreas”. Il déclarera de façon prémonitoire “le dossier clos” : en effet, le lendemain de l’incident, par le plus grand des hasards, le paparazzi probablement en quête de repentir reconnaîtra son entière responsabilité dans cette affaire et retirera sa plainte.