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$Capitol$ : Génération Ringards

Tenpenny

Cet article a été écrit dans un contexte spécifique et peut refléter des sensibilités ou des approches qui peuvent ne plus correspondre à celles de son auteur aujourd'hui. Avec le recul, certaines choses ne seraient plus écrites de la même manière aujourd'hui. Ces archives restent néanmoins une trace précieuse d'une époque où créativité et passion guidaient chaque ligne. Merci de le lire avec recul.

Il y a une vingtaine d’années, ce sont des chefs de mafia, des flics corrompus ou de grands patrons qui privilégiaient la destination de Vice City pour leur vacances. Aujourd’hui, malgré la croissance qui repart, la ville a connu beaucoup de problèmes d’ordres social et économiques avec les divers scandales qui vont avec, et attire désormais une toute autre classe sociale qui aime les prix bas. Qui sont donc ces personnes que nous appelons “beaufs” ? Qu’est ce qui les attirent à Vice ? A quoi ressemble la journée d’un beauf ? C’est à ces questions auxquelles nous répondrons.

Nous commençons notre reportage sur Ocean Beach, à deux pas du fameux hôtel Ocean View, réputé pour ses petits prix. Ici, il y a ce type de personnes que les habitants appellent les beaufs. Qui sont-ils ? Selon les dires des Viciens, ce sont des gens peu raffinés, souvent d’origine paysanne et caractérisé par ses forts préjugés. Vous voulez des exemples ? A Vice City, son costume préféré est le Marcel rongé par les mites et le short rose ou bien il est fier de montrer ses enfants qui ont des prénoms de héros de feuilleton. Un portrait peu flatteur donc et pourtant, voici ce qu’en pense Mr. Blackout, responsable du tourisme à la mairie :

Ce sont des gens formidables qui soutiennent les positions de notre bon maire. Certes, ils ne donnent pas une très bonne image du touriste idéal à Vice City mais bon, quand vous avez connu toutes les galères, on aime mieux avoir ça. Je reconnais qu’il y a un problème avec eux, c’est tous les déchets qu’ils accumulent sur le terrain de camping avec les canettes de bières vides et les tâches d’huile du camping-car…

A Vice City, les prix n’ont pas arrêté de baisser et ont attiré ce type de personnage, amateur de premier prix. Malgré leur portrait peu aguicheur, ils ont le mérite d’avoir relancer l’économie de la ville en arrivant en masse. Ce qui les attirent ? des choses très simples : la plage, les top-models féminins (pour les hommes) et masculins (pour les femmes) et toute l’ambiance Vicienne dont les spectacles du Malibu Club ainsi que tout ce qui n’est pas présent dans un bureau de Liberty City. Pour le directeur de l’Ocean View, ces gens sont une aubaine :

Vous ne les verrez jamais à Little Havana ou tout autre quartier de ce genre. Pendant leur déjeuner (Ils sont en pension complète), j’ai souvent entendu que c’est idiot de mettre de l’argent dans les quartiers difficiles alors que l’armée n’a pas assez de sous. A part ces quelques détails, ils sont toujours sur la côte ou pour ceux qui possèdent un plus grand budget, au golf.

Le directeur pensait avoir des soucis de clientèle à la suite d’un meurtre qu’il y avait eu dans une chambre mais les touristes ne savaient rien de cet événement.

Des hôtels appréciés par les touristes bas de gamme... Des hôtels appréciés par les touristes bas de gamme… ...et ce qu'ils aiment. …et ce qu’ils aiment.

Voulant à tout prix savoir comment ces gens pouvaient relancer la croissance d’une ville, nous avons décidé de suivre une famille qui n’a pas voulu se montrer pour cause de paranoïa : ces derniers pensaient que nous étions de la NSA. Bref, nous appellerons le plus ringard de tous, Josh. Il est 8h00 du matin quand Josh se lève, arborant un magnifique caleçon que la marque Chevrolet lui a donné. “Walker ! Steevy ! Réveillez-vous les enfants ! Brenda chérie, ça vaut pour toi aussi !” Nous en profitions pour poser une rapide entrevue :

Liberty Tree : Saviez-vous que la ville de Vice City vous doit une fière chandelle ?

Josh : Oui, bien sûr et ça, c’est parce que Vice City affiche des prix bas que nous y allons.

Liberty Tree : Des prix si bas que vous devez acheter la bouteille de ketchup premier prix ?

Brenda : Il est très bon ce ketchup. Et puis, on est pas des radins, hein, Josh ?

Josh : Attend, y a Walker California Rangers !

Walker : Il aime tellement cette série mon popa qu’il m’a donné le nom du rangers !

Liberty Tree : Hem, oui, bref, ils vous arrivent de faire autre chose que de rester ici ?

Brenda : Ben, on aime bien ici, et puis, faut pas rater la pension complète. Des fois, on sort une dizaine de minutes sur le trottoir et puis on revient.

Après cet excellent petit-déjeuner, Josh s’occupe d’aller faire quelques courses, en jogging bien sûr. Et comme le dit Josh, il ne va pas faire ses courses en jogging parce que ça fait décontracté, non, mais parce qu’il sait que ça plaît aux femmes.

Bon, je fais mes p’tites courses, je vais manger à l’hôtel et puis le soir, on va au Malibu Club pour le karaoké. Ça va être génial, vous devriez… Hey, salut Bruce, on a rasé la p’tite queue derrière, ouai ? Heu, oui, donc je disais que vous étiez les bienvenus. On va bien s’amuser, j’vous assure !

Malgré la proposition, il faut le dire, alléchante de notre hôte, nous refusons.

Au déjeuner, nous en profitons pour poser quelques questions :

Liberty Tree : Vous allez faire quoi cette après-midi ?

Josh : Ben, comme on repart demain matin, j’pense qu’on va aller faire un saut à la boutique de souvenir à l’hôtel.

Liberty Tree : Vous partez demain ? Vous roulez en quoi ?

Josh : En Glendale. C’est mon oncle, enfin mon beau-frère qui me l’a donné. L’est gentil l’oncle Ben’s, ‘fin,, mon beau-frère quoi… La famille, c’est compliqué vous savez.

De suite après cette conversation, il nous emmène voir son épave en nous sortant un discours très alambiqué dessus :

Ah, si vous saviez… On est allé à Los Santos, Las Venturas… Faites pas attention à la peinture dégueulasse, ni au capot qui manque : j’ai juste buté un enfoiré de sanglier il y 4 ans ! Bon, matez-moi ces deux enceintes son stéréo balançant deux fois 77watts ! Vous pouvez monter mais faites gaffe, je suis passé à l’éléphant bleu il y a deux jours.

Le soir, nous repartons très vite à l’aéroport en refusant poliment l’invitation de la gentille famille au karaoké mais nous vous fournissons au moins la photo qu’elle nous a envoyé sur cette superbe soirée… Néanmoins, malgré les nombreux mauvais côtés de cette catégorie de personnes, cette nouvelle génération de touristes arrive en masse chaque année pour découvrir Vice City et font du bien à l’économie locale malgré le fait qu’ils peuvent parfois être très rapiat.

Le karaoké du Malibu Club, lieu de rendez-vous incontournable de tous les ringards (Vous pouvez voir l'ami Josh déguisé en motard). Le karaoké du Malibu Club, lieu de rendez-vous incontournable de tous les ringards (Vous pouvez voir l’ami Josh déguisé en motard).