Une journée avec le SID de Las Venturas
A moins de n'être pas sorti de chez vous depuis la guerre froide, vous êtes obligés de connaître SID : Scientific Investigation Department, la série réalisée par Antony V. Swiffer et produite par Jerry Brokenhammer qui cartonne partout dans le monde. Le cadre de Las Venturas aidant au succès de la série, des acteurs à la limite du parfait et une bande son méticuleusement choisie font de SID la série la plus regardée aux Etats-Unis. Cependant, loin des caméras et des effets spéciaux, nous avons voulu voir quel était le train-train quotidien d'un véritable agent de la police scientifique.
Quelques jours après avoir deposés notre requête au LVPD, le sergent Ryan Bear pris contact avec nous et nous proposa de le suivre sur une journée entière. Etant fan de la série TV, je fis mes bagages et direction Las Venturas pour rencontrer l'expert.
Le rendez-vous fût fixé à huit heures pétantes devant le commissariat de Las Venturas, où les labos du SID sont installés. Au premier abord, deux choses ne diffèrent pas de la série : les agents du SID s'habillent bien et leurs voitures de fonction sont des Hummer H2.
A peine après avoir serré la main du sergent Bear, ce dernier me fit savoir qu'il ne fallait pas traîner car une voiture ainsi que son conducteur avaient été retrouvés calcinés une demi-heure avant mon arrivée. Nous nous rendîmes alors, pied au plancher, dans un dépôt de trains en périphérie de Las Venturas où nous retrouvèrent deux agents du LVPD ainsi que le coroner, observant de loin une Volvo berline en cendres. Ryan Bear me demanda de rester hors du périmètre de la scène de crime, car le moindre faux pas peut détruire un indice précieux. Le scientifique s'en alla alors seul en direction de l'auto, sa valise en alu remplie de produits et autres pinceaux à la main.
Trois quarts d'heure plus tard, le coroner et l'un des deux policiers furent appelés par Bear et le corps carbonisé de la victime fut extrait de l'épave et installé dans le corbillard. Une dépanneuse accompagnée d'une autre voiture du LVPD arriva a son tour pour emmener la berline au labo, et à 10h45, tout ce petit monde retourna en direction du commissariat de Las Venturas, où le chef du SID, le lieutenant Stan Shaw, attendait Ryan pour un compte-rendu détaillé. En chemin, l'expert me confia que des traces d'explosif, probablement du C-4, ont été retrouvées sur la Volvo. L'analyse complète de cette dernière permettra de déterminer si la voiture était réellement piégée.
Usant de la sirène, il ne nous fallut pas longtemps pour revenir au point de départ. Ryan gara son Hummer à l'emplacement réservé à cet effet tandis que la dépanneuse, le coroner et les voitures Adam filèrent au sous-sol.
Nous retrouvâmes alors le lieutenant Shaw, qui me serra chaleureusement la main avant de me demander d'attendre dans la salle de repos, le temps de s'entretenir avec son sous-fifre au sujet de cette explosion de Volvo. Le débriefing dura une heure, pendant laquelle une jolie demoiselle blonde vint rejoindre Bear et Shaw, une autre scientifique d'après un agent du LVPD.
Deux cafés et 30 pages de mon livres englouties, Ryan Bear sorti finalement de la salle de débriefing et m'invita à me faire visiter les locaux, le temps que le légiste installe le cadavre de ce matin sur une table libre. Notons un autre point commun avec la série d'Antony V. Swiffer, la modernité des locaux. Le sergent Bear m'expliqua que SID : Scientific Investigation Department est l'une des séries policières les plus fidèles à la réalité. Contrairement à d'autres polards où les pistolets parlent plus que les acteurs, Swiffer s'est vraiment intéressé au monde de la police scientifique avant d'écrire l'épisode pilote. Toujours d'après mon interlocuteur, rares sont les incohérences dans cette série, même lorsque des sujets très techniques sont abordés. Une raison majeure de son succès, d'après moi.
13h00, notre visite des locaux touchant à sa fin, Ryan eu un message du légiste sur son bipper, confirmant que le "client" était installé. Je fut cordialement invité à assister à l'autopsie mais je répondis à mon guide d'un jour que je préférerais disséquer un hot-dog en face du commissariat. Dans un éclat de rire, Ryan Bear me dit qu'il me retrouverait donc dehors.
13h45, l'autopsie terminée, Ryan m'invita à prendre place à ses côtés dans le laboratoire. Un morceau de tissu intacte et un ticket de pressing furent retrouvés dans la Volvo. Dur à croire après le passage des flammes, ce qui voudrait dire que ces objets furent déposés après que l'auto ait brûlé. La science demande du temps et de la patience, j'observa Ryan Bear pendant près de deux heures, manipuler divers types de poudres, les appliquer sur le ticket du pressing, découper un morceau de tissus, le plonger dans une substance puis insérer le tout dans une centrifugeuse. Ce après quoi, un ordinateur cracha une feuille de papier pleine de graphiques et de chiffres tandis qu'un autre afficha "match found" concernant une empreinte relevée sur le ticket du pressing.
Ce dernier nous conduisit dans une petite maison près de l'aéroport de LV. Ryan et moi-même sautèrent dans le Hummer et deux agents du LVPD dans leur Chevrolet. Nous remontâmes le Strip à plein régime en suivant la Caprice, se frayant un chemin entre les autres usagers, sirènes hurlantes et gyrophares allumés.
Lors de notre perquisition, Ryan Bear trouva la chemise sur laquelle manquait un morceau de tissu correspondant à celui retrouvé sur les lieux. Le propriétaire de cette dernière fût alors emmené au commissariat dans le but de répondre à quelques questions dans le but de jauger son implication dans l'explosion de la Volvo.
17h10, nous étions de retour au "bureau" comme le surnomme Ryan. Le lieutenant Shaw pris le relais concernant l'interrogatoire du suspect, tandis qu'un jeune homme du labo appela l'expert sur son GSM, lui demandant de venir d'urgence au garage. Nous descendîmes alors au sous-sol du commissariat et rencontrâmes Terry Shaft, jeune afro-américain en blouse blanche s’affairant autour des restes de la Volvo. Ce dernier nous expliqua qu'un dispositif de détonateur fut retrouvé sur le contacteur de la voiture, faisant ainsi sauter cette dernière dès que son propriétaire lancerait le moteur. Exit l'accident, nous parlons bien de meurtre.
A 18h05, Stan Shaw convoqua Ryan Bear et Terry Shaft dans la salle de débriefing. Je fus invité à rester cette fois-ci. Le lieutenant Shaw expliqua qu'Igor Stanvich, l'homme appréhendé cet après-midi, garagiste de son état, avoua avoir piégé la Volvo tôt ce matin. Le mobile du meurtre serait, apparemment, que Samuel Lawney, l'homme retrouvé calciné dans sa voiture et travaillant au service de répression des fraudes, aurait monté un dossier solide sur le garage d'Igor et que ce dernier allait se retrouver, dans les prochains mois, dans de beaux draps. C'est désormais chose faite, comme l'a précisé le lieutenant Shaw avant de demander à deux agents en uniforme de conduire le meurtrier derrière les barreaux.
19h00, la journée s'achève pour le sergent Ryan Bear. Ce dernier m'invita a déguster un Capuccino dans un café Italien non loin du commissariat. En cours de route, Le scientifique me raconta que les enquêtes durent en général plus longtemps, deux ou trois jours en moyenne. J'eus donc la chance de tomber sur un assassin peu précautionneux qui me permis de suivre l'affaire jusqu'à sa conclusion.