Massacre dans le quartier Gay de San Fierro
Cet article a été écrit dans un contexte spécifique et peut refléter des sensibilités ou des approches qui peuvent ne plus correspondre à celles de son auteur aujourd'hui. Avec le recul, certaines choses ne seraient plus écrites de la même manière aujourd'hui. Ces archives restent néanmoins une trace précieuse d'une époque où créativité et passion guidaient chaque ligne. Merci de le lire avec recul.
C’est un drame sans précedant qui eut lieu hier soir à Hashbury le quartier gay de San Fierro. Un geste incompris par la plupart des habitants de ce quartier calme, réputé pour ses restaurants et coffee shops hippies.
Le cinéma Queens est un lieu très connu des habitants de San Fierro. Ce fut le premier cinéma à proposer des films pornographiques dans les années 1970, accessibles au grand public et sans tabou. Au fil des années, et avec une nouvelle direction le cinéma se centra sur la diffusion de films gay et lesbiens.
Depuis 1991, le Queens était dirigé par deux co-propriétaires et amis, Mark Cumps et Jean Pierre Valet, que tout le monde appelait Jipé. C’est M. Valet qui est l’auteur du terrible carnage qui a coûté la vie à trois personnes.
M. Cumps avait programmé une projection privée de deux nouvelles bandes qu’il avait reçu quelques jours plus tôt de Liberty City, il s’agissait de L’Apollon et des Mecs du chantier III. Lors de la projection il y avait une vingtaine de personnes dans la salle. Aux dires de M.Cumps, Jipé était très sceptique toute la soirée, et même à la suite de la première projection, il n’avait invité personne à le rejoindre dans le local cinéma, ce qui n’était pas son habitude.
Ce n’est qu’à la fin des Mecs du Chantier que M. Cumps découvrit le malaise de Jipé. “Il n’était plus vraiment gay, nous dit-il, je lui ai demandé s’il a aimé la bande, il m’a répondu “toi, t’es con”, je lui ai fait comprendre que je ne savais pas ce qu’il me voulait et là il m’a rétorqué “Je veux des nibards”. Je ne le reconnaissais plus.”
Bien évidemment, M. Cumps essaya de comprendre Jipé, de le ramener à la raison. “J’avais beau lui expliquer qu’il fous fallait des culs, des culs qui puent qu’à Liberty City c’était la mode, il n’en faisait rien… Il m’a répété “Ce qu’il nous faut c’est des nibards, tu piges?”
D’après M. Cumps, Jipé était loin de vouloir agir de manière violente, il avait juste levé sa voix sur son ami. Tout se déclencha lorsque l’un des spectateurs prit la bobine des Mecs du chantier III et fit un gloussement d’admiration.
Le pauvre type m’a fait “J’adooooore” en me montrant la bobine, nous dit M. Cumps, sur ce je ne sais pas ce qui a pris Jipé, il prend le colt 45 du dessous de pupitre et descend le type de sang froid…
La folie de M. Valet s’enchaîna dès lors. Il descendit un autre spectateur, sortit dans la rue, finit par abattre une passante et se donna la mort dans l’allée qui jouxte le Queens.
La police enquête depuis hier sur ce geste incompris, d’après M. Gotz, psychologue de la police de San Fierro, c’est la remise en cause de sa sexualité qui a entraîné ce carnage. L’identité des victimes n’a pas encore été communiquée.