Dossier : Faut-il libéraliser la vente des armes à feu ?
Cet article a été écrit dans un contexte spécifique et peut refléter des sensibilités ou des approches qui peuvent ne plus correspondre à celles de son auteur aujourd'hui. Avec le recul, certaines choses ne seraient plus écrites de la même manière aujourd'hui. Ces archives restent néanmoins une trace précieuse d'une époque où créativité et passion guidaient chaque ligne. Merci de le lire avec recul.
A l’occasion de la prochaine élection du nouveau gouverneur de San Andreas, nous vous proposons d’aborder un des thèmes de campagne principaux de chaque candidat. Aujourd’hui, nous nous penchons sur le thème soulevé par le candidat Madd Dogg : le développement du commerce des armes.
Après la star du cinéma Vinewodien Harold Swarzenburger, c’est au tour d’une autre icône populaire de se porter candidat à la gouvernance de l’Etat de San Andreas, le célèbre rappeur, Madd Dogg. Si sa volonté de favoriser le commerce des armes à feu a créé une vive polémique (certains vont même jusqu’à laisser entendre que Madd Dogg ne serait que le pantin de son manager, lui-même soupçonné d’avoir été largement impliqué dans les guerres de gang du côté de Grove Street), une chose est certaine, le candidat rappeur a su faire parler de lui. Afin de faire le point sur la situation de ce commerce hors du commun et ses répercussions, nous sommes allé enquêter du côté d’Ammu-Nation, entreprise qui détient dans cet État l’exclusivité de la vente d’armes pour les particuliers.
Le candidat Madd Dogg : « Le développement de la vente d’armes constitue une très bonne réponse aux problèmes des retraites »
Nous nous rendons dans le plus grand établissement de l’enseigne, qui est aussi son siège, dans le quartier de Market situé à Los Santos, SA. Impossible de le rater. Le grand bâtiment d’Ammu-Nation arbore fièrement les couleurs des Etats-Unis d’Amérique sur toute sa longueur, et un revolver géant surplombe l’entrée du magasin. Ici, on ne souffre d’aucun complexe et on ne fait pas dans la demi-mesure pour attirer les clients de tous azimuts. A l’intérieur, un étalage impressionnant d’armes et de munitions en tout genre. Revolvers, fusils à pompe, fusils d’assaut, tout y passe. Comme dans une banale boutique d’électroménager, on cherche à tout prix à mettre en avant les modèles les plus à la pointe pour tenter les éventuels acheteurs. Il est même possible d’essayer les armes sur un stand de tir prévu à cet effet, dans une pièce sécurisée à l’arrière du magasin. Terry Walker en est le gérant. La famille Walker détient d’ailleurs l’ensemble des Ammu-Nation de l’Etat : « Je suis né dans une famille d’octuplés, raconte-t-il, et chacun des huit, nous gérons un des Ammu-Nation de San Andreas. Comme on se ressemble parfaitement, certains clients qui voyagent dans l’Etat ont l’impression d’avoir toujours affaire au même vendeur ! »
Le plus grand magasin Ammu-Nation de l’État. L’enseigne a pour le moment l’exclusivité du marché.
Aux Etats-Unis, la vente d’armes doit en théorie passer par une vérification du casier judiciaire de l’acheteur. Mais cette règle est elle toujours appliquée ? « Je ne suis pas très regardant sur ces choses là, nous répond Terry Walker. Si on devait vérifier à chaque fois que le client est un enfant de cœur, ça fait longtemps qu’on aurait mis la clé sous la porte ! Et puis, on est en Amérique, non ? Tout le monde à droit à une seconde chance. Sous prétexte qu’il y a des années un mec en aurait accidentellement assassiné un autre, il devrait toute sa vie le payer en étant sous-équipé ? Soyons sérieux ! De toute façon, quand vous allez chez un concessionnaire, il vous demande souvent votre permis de conduire avant de vous vendre une voiture ? Je ne vois pas pourquoi la règle serait différente ici… »
Terry Walker, gérant d’Ammu-Nation Market, devant son étalage. Les affaires sont florissantes.
La proposition sensationnelle de Madd Dogg visant à faciliter un commerce d’armes pourtant déjà assez peu limité a fait resurgir le débat. Les pacifistes dénoncent une baisse de la sécurité due à ce commerce qui prétend la renforcer. Les guerres de gangs de Los Santos sont toujours dans les têtes. Nous avons demandé l’avis du vendeur sur la question :
Ce ne sont que des foutaises ! De toute façon je ne suis pas responsable de l’usage que font les clients de mes produits. A-t-on songé à interdire le commerce d’engins agricoles après le carnage de la moissonneuse-batteuse ?
(NDLR : l’affaire Body Harvest, c.f. article du 12-09-05 que nous y avons consacré dans notre journal)
Si quelqu’un se sert d’une fourchette pour assassiner sa femme, on condamnera tous les citoyens à n’utiliser que des cuillères ? Et le jour où on retrouvera un flic assommé à coups de cuillère à café, on abolira le p’tit déj ? Si on raisonne comme ça, on interdit tout !
À Ammu-Nation, débutants et confirmés peuvent essayer tous types d’armes gratuitement et sans obligation d’achat.
Dans son programme, le candidat Madd Dogg promet d’ouvrir le marché des armes à la concurrence, ce qui mettrait fin à l’exclusivité d’Ammu-Nation. Néanmoins, Terry Walker ne semble pas s’en inquiéter.
Nous aurons beaucoup d’avance sur d’éventuels concurrents. Cela ne me fait pas peur. On devra s’adapter c’est sûr, mais on travaille déjà sur des moyens à mettre en place pour fidéliser la clientèle.
Parmi les solutions les plus en vue, le patron du plus grand Ammu-Nation de l’Etat de San Andreas envisage de créer une carte de fidélité, ce qui serait une première dans le domaine. Ainsi, pour un montant prédéfini d’armes ou de munitions achetées, une arme de choix serait offerte (lance-roquettes ou minigun selon les hypothèses les plus ambitieuses). Si les opposants aux armes risquent d’élever leur voix, il faut bien reconnaître que dans l’optique de se défendre contre d’éventuelles agressions, monsieur Tout-Le-Monde, en possession d’un lance-roquettes flambant neuf, serait quelque peu dissuasif.
A suivre dans notre dossier spécial élections : le développement des jeux d’argent (candidat Wu Zi Mu).