/ LOS-SANTOS

2 frères OGF se confient au Liberty Tree

Malgré le côté un peu jet-set du monde des gangs de rue, où l’on voit des types se promener à bord de Hummer, Escalade ou autre caisse du tonnerre en portant une quantité industrielle de bijoux en or sur eux, la réalité est toute autre. C’est dans la rue qu’ils ont fait leur éducation, et c’est dans cette même rue que tout se terminera.

Plusieurs citoyens considèrent que les magistrats devraient adopter des lois plus sévères en interdisant le rap pour commencer, car selon eux ce type de musique encourage les jeunes à joindre des gangs et défier l’autorité. D’autres gens vous diront que le problème en est un de société plutôt. Pour vous permettre de vous faire votre propre opinion sur la question, nous avons pu obtenir le droit exclusif d’accompagner deux membres des Orange Groove Family (OGF) durant quelques heures. C’est donc sous de strictes conditions dictées par de hauts gradés, et chacun équipé d’un gilet pare-balles, que mon photographe et moi avons suivis les frères Raphaël et Brian Pryor dans un safari au cœur du “no man’s land” de Los Santos.

Pour ces deux jeunes hommes à peine âgés dans la vingtaine, la journée commence toujours vers 6h AM. Ils se lèvent et allume leur musique gangsta au max. Brian prend sa douche le premier tandis que Raphaël vérifie les armes de poing en remplissant les chargeurs pour ne pas manquer de cartouches car c’est pas le moment de se trouver à sec si jamais il passerait dans la tête d’un membre de gang rival de se mesurer à eux.

Ensuite ils enfilent leur fringue griffés et choisissent la paire de godasse qu’ils chausseront pour la journée. Aujourd’hui la combinaison ira à Ecko Unltd et Phat Farm. Côté goût il n’y a pas de doutes là-dessus, ils en ont beaucoup. Chaque membre dépense en moyenne près de 1000$ par mois pour s’habiller. Pas étonnant qu’ils soient la clientèle préférée de plusieurs propriétaires de boutiques.

Le Cadillac Escalade des frères Raphaël et Brian Pryor

Une fois les douches terminées, prochaine étape, s’assurer que la caisse est impeccable et qu’elle fera rougir d’envie les jeunes demoiselles qu’ils croiseront durant la journée et qui seront toute excitée en les regardant. Tout les efforts sont donc mis dans ce sens pour que le Cadillac Escalade 2006 des gars brille de tout ses éclats.

Maintenant direction du 24/7 le plus proche pour y faire bonne provision de cigarettes, et pour y acheter un cola et un sandwich pour le déjeuner. Durant la demi-heure où nous étions stationné, une auto patrouille est venue tout près de nous sauf qu’au moment où les policiers nous ont vu moi et mon photographe, ils ont donné brusquement un coup de volant et ont repris la route. Nous avons demandé aux deux frères de nous expliquer ce qui venait de se produire mais ni l’un ni l’autre n’a vraiment voulu nous répondre, on sentait un certain malaise. Ils se sont contenté de nous regarder en rigolant et en nous rappelant que l’habit ne fait jamais le moine, surtout à Los Santos. Il n’en fallait pas plus pour que nous comprenions le message. Ces deux agents venaient probablement faire de la business avec les gars et ne voulaient pas voir leur photo à la une du journal. Puisque nous avions fait la promesse de ne pas jouer les indics, nous n’avons retenu aucune description de ces deux policiers. La parole d’un journaliste du Liberty Tree est très connue dans les sphères, elle est une sorte de passe-partout et nous aide à aller au creux des dossiers.

Puisque chaque membre des OGF disposent quand même d’une certaine vie privé, certains décident d’exercer un petit job pour ne pas passer les journées entières à  picoler en 4x4, c’est le choix qu’ont fait les frères Proctor en occupant un poste aux docks.

En route pour les docks de Los Santos.

Sur la route, les deux frères nous parlent de leur boulot.

Liberty Tree : que faites-vous comme travail?

Raphaël : Moi, je suis opérateur de grue mec… j’adore!

Brian : Et moi, je conduits le Forklift dans l’entrepôt.

LT : Puisque nous avons déjà une petite idée sur la manière que les OGF se font du fric, pourquoi donc avez-vous quand même décidé de travailler? Nous voyons bien que ce n’est pas avec votre petit salaire que vous pouvez vous payer vos fringues et la caisse dans laquelle vous roulez…

Brian : Hey mec, il faut tout de suite mettre les choses au clair, nous ne faisons rien de malhonnête. Les fringues et la caisse, nous avons beaucoup économisé pour nous les offrir…

R : Et nous avons hérité de notre grand-mère qui est décédé l’an passé… que dieu ai son âme…

B : Donc faut pas déconner… ces gens qui n’arrêtent pas d’aboyer en racontant qu’on est des dealer, ils se foutent le doigt dans l’œil… nous sommes bien impliqué dans notre milieu et nous aidons beaucoup la communauté.

**LT: ** Depuis quand êtes-vous dans les OGF? Comment avez-vous embarqué dans ce gang?

B :  Faut que tu sache… les OGF c’est une grosse famille… avant nous étions de mendiants mon frère et moi… mon père s’est taillé avec une gonzesse lorsque nous étions bébé… notre mère nous a élevé seul et devait se taper des 60h par semaine comme serveuse dans un casse-croûte minable pour pouvoir payer le loyer, la bouffe et les factures. Malheureusement elle a brûlé la chandelle par les deux bouts et elle est décédée quand nous avons eu 10 ans… C’était une femme merveilleuse… nous lui devons beaucoup.

LT : À la mort de votre mère, puisque votre père avait disparu, qui s’est occupé de vous?

R : C’est notre grand-mère ensuite qui nous a pris… et là nous avons rencontré notre cousin Big Bear avec qui ont traînait tout le temps. Il a beaucoup veillé sur nous durant toutes ces années.

B :  Bon, faut aller bosser… voici les clés de notre caisse si vous voulez vous asseoir, on se dépêche ça sera pas très long.

Les deux frères sont ensuite allés rejoindre leur équipe de travail. Nous les avons observé de loin tout en prenant quelques notes. Nous avons aperçu leur contremaître qui a bien voulu nous livrer quelques commentaires sur ses deux employés particuliers.

Liberty Tree : Bonjour monsieur, Liberty Tree, nous faisons un article sur les frères Pryor dans lequel nous tentons de mesurer les conséquences lorsque l’on est membre d’un gang. Vous saviez que ces deux frères étaient des OGF?

Winston B. :  Si vous voulez mettre quelque chose de bien à écrire dans votre article, permettez-moi alors de vous dire que ces gars-là sont ok… ils sont toujours à l’heure et sont clean… moi je m’en fou… qu’ils soient dans les scouts ou dans un gang de dur à cuire, ils viennent ici pour travailler et pas pour foutre le bordel… tant que le boulot est bien fait je n’ai rien à dire. La journée où ils ne feront plus l’affaire je me gênerait pas pour les remplacer…

LT : N’avez-vous pas peur d’avoir des menaces si jamais vous devez un jour les congédier?

WB. :  Bah… moi je ne me laisse pas influencer… qu’ils soient démocrate ou républicain, noir ou blanc, c’est du pareil au même… lorsque je les regardes je ne vois pas de tag de gang, je vois deux courageux gosses qui survivent c’est tout… ça ne sert à rien d’essayer de me faire dire des trucs, je sais ce que je pense. Maintenant si vous voulez m’excuser, j’ai un bateau à décharger…. éloignez-vous un peu, il y a beaucoup de circulation ici et je voudrais pas qu’il vous arrive une tuile pendant que vous êtes ici…

LT :  Oui, oui… absolument. Je vous remercie de nous avoir répondu.

C’est donc au coup de midi que les frères Proctor ont quitté le port puisque le gros du travail qu’ils font se déroule le matin. Nous avons donc pu quitter pour prendre la direction de la prochaine destination, le Ten Green Bottles de Ganton.

Quelques photos à l'intérieur du Ten Green Bottles de Ganton

Malgré que certains autres membres des OGF ne semblaient pas ravis de notre présence, on a quand même bien voulu nous laisser prendre quelques photos de l’endroit puisque c’était la toute première fois que nous y mettions les pieds, mais pas question de photographier un seul client. En temps normal mieux vaut être bien connu ou accompagné d’un habitué du bar pour y mettre les pieds sinon on a tôt fait de vous virer. Même les inspecteurs de la ville ne viennent plus faire leur ronde au moment du renouvellement du permis et préfèrent tout faire par la poste. Au Ten Green Bottles le mot d’ordre est de boire son verre, de relaxer et de ne pas poser de question, nous indique Raphaël.

Brian et Rahpaël en compagnie de leurs amis.

Raphaël : À chaque jours, nous venons ici pour y rencontrer nos pot et pour décider du programme de la journée. Ensuite nous prenons la route pour faire un peu d’observation sur le territoire. Si on tient pas compte des engueulades avec ces enfouarrés de Ballas et de Vagos, tout se passe normalement bien. Il peut arriver qu’on sort notre flingue mais c’est rien que pour montrer à l’autre de ne pas nous chercher… ça ne se rend jamais plus loin car personne ne souhaite vraiment une fusillade.

Brian : Oui, ces ballas ne sont que des têtes de nœuds qui n’ont rien dans la bouillotte… on adore se payer leur tronche héhéhé!!…

Pour notre sécurité, et aussi pour éviter que les autres gang interprètent mal notre présence en compagnie d’OGF, nous avons pris un autre véhicule pour suivre les deux frères durant leur expédition. La photo ci-dessous vous démontre à quel point les esprits peuvent rapidement s’échauffer lorsque des OGF se frottent contre des Varios Los Aztecas, un gang très robuste qui ne rigole jamais. Le tout s’est déroulé dans le quartier de El Corona.

Une fois la tournée terminée, les deux  frères se rendent au stand de tire du Ammu-nation du downtown pour y faire quelques cartons, question de ne pas perdre la main. À cet endroit ils auront la chance de faire l’essai de différentes armes dont les célèbres MP5, AK47 et M4.

Brian : Dans la vie il faut avoir du respect…  respect envers la famille et aussi envers ton flingue car c’est lui qui va te sortir de la merde si quelqu’un décide de te faire la peau. Il faut aussi que tu sache comment t’en servir car c’est bien beau d’avoir un gros pétard dans ton boxer si tu ne sais pas tirer il ne te servira à rien de l’avoir.

Raphaël : Je ne suis pas en faveur de la violence mais je dois avouer avoir un penchant pour mon Desert Eagle. Il n’est pas discret mais je m’en fou… je vais pas nul part sans lui, c’est mon baby.

En voyant les frères se pratiquer avec leurs armes, mon photographe et moi avons réalisé que l’âge ne veut plus rien dire. N’allez pas croire que vous pouvez facilement vous mesurer à un jeune membre de gang même s’il a l’âge d’un enfants car ils réfléchissent en vrais adultes et sont très imprévisibles.

Puisque nous étions à un endroit fréquenté par différentes personnes, nous en avons profité pour poser une ou deux questions au gérant pour connaître son opinion vis-à-vis sa clientèle. À notre étonnement ce dernier nous répond ne pas être dérangé ou influencé par ce qu’il voit.

Ces gens sont des clients et je ne vois pas pourquoi ils n’auraient pas droit au même traitement qu’un autre citoyen? Si leurs papiers sont en rêgle on a pas le droit de leur refuser quoi que ce soit!

Nous a répondu Jeff Gazer, gérant du Ammu-Nation de Downtown.

Bien qu’il ne s’agit que de l’opinion d’un employé et non de celle des dirigeants de l’entreprise, nous ne pouvons que reconnaître que de droit il est effectivement inconstitutionnel de refuser la vente d’une arme à feu à une personne en règle. N’oublions pas que la constitution donne le droit aux citoyens de s’armer.

Une fois la séance de tire terminé, nous avons repris le chemin de Ganton, lieu de résidence des frères Proctor car l’entrevue était sur le point de se terminer.

Même si la journée ne faisait que commencer pour les deux hommes, nous ne pouvions pas les suivre plus loin puisqu’ils devaient se rendre à un repère inconnu pour assister à un important meeting en compagnie de d’autres membres des OGF, et malheureusement nous n’y étions pas invité et il était mieux pour notre santé de ne pas les contrarier.

En conclusion, malgré ce que nous pouvons voir au cinéma ou à la télévision, la vie de gang ne ressemble en rien aux images de tueries véhiculées dans les films. Evidemment chaque jours il y a quand même toujours le risque de tomber dans une embuscade et se faire éliminer mais jusqu’à maintenant rien ne nous indique qu’une telle menace existe. Aucun gang de Los Santos n’a l’ambition de prendre le pouvoir sur les autres territoires. C’est donc le calme relatif pour le moment.

TESTEZ VOS CONNAISSANCES - Selon-vous combien y a-t-il de gang à Los Santos, quels sont leur nom ainsi que le territoire où ils crèchent?

Il y a 7 gangs:

  • Orange Groove Familes (OGF): Ganton et East Los Santos.

  • Seville Boulevard Families: Playa Del Seville.

  • Temple Drive Families: Nord de Los Santos.

  • Los Santos Vagos: Los Flores et Los Colinas.

  • Varios Los Aztecas: Little Mexico.

  • Ballas: De Glen Park a Idlewood et quelques endroit à East Los Santos.

  • Front Yard Ballas: Jefferson.