Quand le virtuel s'attaque au réel
Cet article a été écrit dans un contexte spécifique et peut refléter des sensibilités ou des approches qui peuvent ne plus correspondre à celles de son auteur aujourd'hui. Avec le recul, certaines choses ne seraient plus écrites de la même manière aujourd'hui. Ces archives restent néanmoins une trace précieuse d'une époque où créativité et passion guidaient chaque ligne. Merci de le lire avec recul.
Stephen Moors, le directeur du Verona Mall, pensait avoir réalisé un coup de maître en assurant à son magasin l’exclusivité des ventes de la Wnon à San Andreas pour la première semaine précédant sa sortie. Cela devait assurer un coup de pub incroyable pour le centre commercial en lui permettant de faire de gros bénéfices, surtout en cette période de fête de Noël. Le directeur avait confié ces quelques mots à nos confrères de San News « La Wnon est une console révolutionnaire, en nous assurant l’exclusivité des ventes, nous allons attirer tout les « gamers » de l’Etat, en plus des joueurs occasionnels et des parents en quête de cadeaux pour leurs enfants. Ce sera une grande journée »
Stephen Moors.Le centre commercial Verona Mall.
Rappelons que la console Wnon se distingue de ses concurrentes grâce à son système de commande, qui permet de mimer les gestes du personnage que l’on incarne. Certain psychologues estiment que cela représente un danger, car le fait de mimer les gestes exacerbe l’agressivité, au lieu de la canaliser comme avec les manettes. Ils ne s’étaient pas trompés…
La console Wnon.
La journée devait s’organiser ainsi. Vers 14h00, une douzaine de consoles devaient être installées dans la cour pour permettre aux clients de tester les jeux en attendant la mise en vente, qui devait commencer vers 16h30. Tout avait été prévu par le personnel et des vigiles avaient été déployés tout autour du centre afin de pallier à tout problème éventuel.
Alors que des clients curieux observaient avec amusement et émerveillement les « prouesses » des joueurs sur les différents écrans géants installés pour l’occasion, un groupe de jeunes de Grove Street se pointa au milieu de la foule. William Strasser, un jeune passionné de jeux vidéos, nous raconte la scène :
William Strasser.
Liberty Tree : Alors Mr. Strasser, pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé lors de l’arrivée de ces rac…heu, jeunes ?
William Strasser : Heu ouais, ben, il devait être 16h15 et j’étais en train de regarder jouer deux gars au Tennis (NDLR : au Tennis virtuel bien entendu) quand ces mec se sont pointés. Ils se sont mis à hurler « représente Grove Street ! les seuls vrai Gangsta ! On vas leur montrer c’qu’on sait faire à ces mother fucker »
Un des leurs est alors allé vers une des console, a fait gicler un des joueurs pour prendre sa place et s’est mis à jouer
Liberty Tree : C’est alors que tout a commencé ?
William Strasser : Ouais, après 10 minutes de jeu, le mec de Grove Street s’était fait astiquer trois fois. Il était grave vénère. C’est à ce moment-là qu’il a balancé sa télécommande (NDLR : Appareil permettant l’interface entre la Wnon et le joueur) à la gueule de son adversaire, et tout est partie en couille.
Liberty Tree : Merci pour votre témoignage Mr. Strasser.
Des jeunes de Grove Street.
C’est après cela que les vigiles ont tenté d’intervenir, mais les « gangstas » se sont interposés et une grande bagarre commença. C’est là que l’émeute a démarré. Certains clients sans scrupules, voyant que tout allait dégénérer, se sont précipités vers les magasins pour dérober les consoles, et ont entraîné la majorité de la foule avec eux. Les vigiles, dont le courage fut exemplaire, tentèrent de les arrêter, mais ne purent rien faire. La police arriva bien sûr avec plus qu’un quart d’heure de retard, et aucun des pillards ne pu être arrêtés.
La cour du Verona après l’émeute.
Deux vigiles, Clark Cohen et Fernando Garcia ont trouvé la mort au cours de l’émeute. A ces deux morts s’ajoute le nombre de 38 blessés dont 5 graves.
Le maire a bien sûr condamné cet événement, et a précisé qu’il assistera à l’enterrement des deux hommes qui sont décédés.
Le préjudice financier pour le Verona Mall s’élève à $3 250 000, le directeur Stephen Moors a bien entendu été renvoyé par le conseil d’administration du centre commercial.
Les deux vigiles qui ont trouvé la mort.
Tout cela nous montre bien qu’il y a un problème au sein de la société actuelle, autant chez les habitants des ghettos, toujours là pour causer des troubles, que chez les gens bien qui cèdent trop facilement à la tentation, et perdent ainsi toute trace de civilité en s’adonnant à des pratiques barbares.
Mais que fait le gouvernement ?